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14/03/2025 |
La morale de Don Quichotte
« Don Quichotte avait raison. Sa position est la seule défendable. Toute autorité imposée par la force est à combattre. Mais la force, la violence, ne sont pas toujours du côté où l’on croit les voir.
La violence institutionnalisée, celle qui prétend s’appuyer sur la volonté du plus grand nombre, plus grand nombre devenu gâteux non sous l’action de la marijuana, mais sous l’intoxication des mass media et des automatismes culturels traînant leur sabre sur le sol poussiéreux de l’Histoire, la violence des justes et des bien-pensants, ceux-là même qui envoyèrent le Christ en croix, toujours solidement accrochés à leur temple, leurs décorations et leurs marchandises, la violence qui s’ignore ou se croit justifiée, est fondamentalement contraire à l’évolution de l’espèce. Il faut la combattre et lui pardonner car elle ne sait pas ce qu’elle fait. »
HENRI LABORIT - Extrait de : Éloge de la fuite, Éditions Robert Lafont 1976
Si Cervantès écrivait l’histoire de Don Quichotte aujourd’hui, Hidalgo le héros de son roman serait sans doute diagnostiqué, médicamenté et à l’ère de la « désinstitutionnalisation », il se joindrait aux nombreux autres dans le Centre-Ville délirant et quêtant de l’argent presqu’à tous les coins de rues!
Son roman, est-ce qu’il raconterait la réalité d’un halluciné, d’un illuminé ou d’un malfaiteur en filature?
Pourquoi parler de la colère des hommes?
D’abord, parce que j’en suis un et ensuite, parce qu’à ce moment-ci c’est bien là le défi! Parce que d’ hommes à hommes, il est temps de se demander où on s’en va? Depuis quand nous prenons-nous autant au sérieux? Quand notre mode de subsistance changera-t-il et quand prévoyons-nous arrêter de nous entretuer? Quand cesserons-nous d’abuser des uns et des autres? Quand cesserons-nous de nous sentir autant menacés dans notre identité? Quand déciderons-nous de mieux gérer nos colères? Quand nos capacités intellectuelles et notre intelligence émotionnelle serviront-elles enfin à mieux saisir nos différences? Quand déciderons-nous de sortir du mensonge? Quand pourrons-nous répondre « oui » à la question : sommes-nous vraiment fiers d’être des hommes? Quand cesserons-nous de banaliser notre souffrance? Quand allons-nous décider de vivre au lieu de mourir? À quoi on joue, pour l’Amour?
Pourquoi parler de la souffrance des hommes?
Si je vous entretenais sur la souffrance des femmes, ce serait trop facile pour en avoir été témoin toute mon enfance. Ce que je trouverais à dire sur les femmes, nos « compagnes de Voyage » elles se le disent déjà très bien entre elles. Elles ont appris à se mobiliser très vite aussi; on a pu le constater avec les événements de la Polytechnique.
C’est bien beau chialer mais je me suis dit, pourquoi je n’écrirais pas le pamphlet que j’aimerais trouver sur une tablette de librairie et y découvrir avec bonheur que je ne suis pas le seul à penser de même! C’est ce que je fais en ce moment. Je « manifeste », je « proclame », je « déclare » ou employez le synonyme que vous voulez n’empêche que je suis prêt à « témoigner » pour revendiquer ma place parmi les hommes et pour signifier clairement que je n’ai nullement l’intention de m’excuser de mon orientation ni de cette colère qui m’habite car j’aurais dû décider bien avant aujourd’hui de m’exprimer sur la direction que je refuse de prendre concernant l’avenir de notre condition.
Je me lève oui, pour crier ma désolation, dénoncer et surtout espérer pour les futures générations que « l’homme » devienne moins facile à corrompre …Et ne me dites pas que ma colère est rose!! Je n’accepterai pas cette fois-ci que quiconque discrédite ma colère et du revers de la main dénigre le contenu de mon propos prétextant que ce n’est qu’un « boomer » qui s’emporte et se plaint le ventre plein!
Ce serait tellement facile de cacher ma vie d’homme derrière une profession et tenir un discours pragmatique. Exhiber mes connaissances et parler du moi, du ça et du surmoi, non! Je laisse cela aux spécialistes qui le font déjà mieux que moi. J’ai plutôt l’intention de me mouiller en espérant que d’autres le feront aussi. Le propos analytique de Jean-Philippe Trottier, par exemple, intitulé : « Le grand mensonge du féminisme » que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt est nécessaire, instructif et là pour « expliquer » une étape cruciale de notre évolution tandis que je dirais que le mien, analyse en moins, est là tout simplement pour « témoigner » ….de nos mensonges.
Les Chartes Canadienne et Québécoise des droits et libertés me garantissent la liberté de conscience et de religion; de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication; j’ai donc décidé d’exercer ce droit en simple citoyen de la terre, pacifiste et solidaire aux souffrances de ses pairs.
Vous constaterez que je ferai souvent référence à la culture populaire, à des faits divers, non seulement à des livres que j’ai lus mais à des films ou documentaires de réalisateurs préoccupés comme moi par la nature humaine, à des chansons même!
La raison en est fort simple, c’est qu’ils soutiennent à mon avis très bien mon propos, que je veux actuel et surtout représentatif de notre imaginaire collectif…
…Bonne lecture.