
Les deux hommes ont comparu mercredi 30 juillet pour «meurtre, maltraitance sur un mineur et agression avec l’intention d’infliger de graves blessures» devant la Cour régionale de Vereeniging.
À 15 ans, Raymond Buys, un adolescent efféminé avait été envoyé par sa mère dans un «camp de redressement» dirigé par un raciste d'extrême droite qui promettait de transformer le jeune homosexuel en «vrai homme».
Alex de Koker — c'est son nom — avait installé son «camp» à une heure au sud de Johannesburg, et contre 2 000 dollars par mois, il assurait les parents d'adolescents d'une réussite à transformer leurs enfants par des méthodes qui ne relèvent rien moins que de la barbarie.
Trois adolescents sont déjà connus pour être morts de ces méthodes. Raymond Buys a fini sa courte vie sur un lit d'hôpital deux semaines après avoir été extrait du camp de redressement où il avait été torturé pendant deux mois (photo). Il était émacié, déshydraté, avec des blessures, dont plusieurs fractures du crâne, et des brûlures de cigarette sur le corps.
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Selon un témoignage entendu lors des audiences, Raymond Buys a été enchaîné à son lit chaque nuit, s'est vu refuser l'autorisation d'aller aux toilettes et a été forcé de manger ses propres excréments.
Extrêmement faible et incapable de faire le travail manuel qu'on exigeait de lui, il a souvent été frappé à coups de planches, de tuyaux d'arrosage et de bâtons. Peu avant d'être admis à l'hôpital, il aurait été électrocuté, nu et attaché à une chaise.
Sa mère a bien essayé de le voir, mais s'est vue interdire toute visite.
Koker et son employé, Michael Erasmus, avaient été inculpés d'assassinat après la mort du jeune adolescent.
Une nouvelle audience doit avoir lieu le 17 septembre prochain pour laisser à Alex de Koker et à sa défense la possibilité de plaider coupable. Une hypothèse fort peu probable compte tenu du mode de défense choisi jusqu'ici par cet ancien membre de la garde rapprochée du leader raciste Eugene Terreblanche qui se retranche derrière le fait que Raymond Buys était «un garçon à problèmes».
Deux autres jeunes adolescents, également perçus comme homosexuels et efféminés, sont morts en 2007 dans des circonstances similaires dans le même centre.
fugues - 04 août 2014
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